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L’Église Saint Nérin

L’Édifice est situé à plus de 250 mètres au-dessus du niveau de la mer à l’emplacement de l’ancienne église paroissiale dont il ne reste rien. L’église est un plan en croix latine à trois vaisseaux, avec chevet à pans coupés. Le parement extérieur est en moyen appareil de pierre de taille de granite. Le clocher-porche de 57 mètres dans oeuvre à deux chambres de cloche superposées, carrée puis octogonale flanquée de pinacles, amortie d’une flèche octogonale ajourée.

Le porche sud est hors oeuvre. Le gros oeuvre en moellon de granite et de schiste est enduit. Le nef de cinq travées, éclairée par des baies géminées, couverte d’une voûte en brique est peinte en blanc. Les arcades, en arc brisé, reposent sur les chapiteaux corinthiens des colonnes. Le choeur est flanqué de deux chapelles qui ouvrent sur le transept. Le sol est couvert de dalles de granite.

Elle abrite des statues anciennes de la sainte Vierge, saint Nérin, saint Yves, sainte Marguerite. La statue de la Vierge à l’Enfant, en bois polychrome, date du XVIIème et XVIIIème siècle. Le seigneur de Bruillac est patron et fondateur de l’église de Plounérin où il possédait jadis toutes les prééminences. Il est également fondateur des cimetières, des chapelles et du presbytère de la paroisse. Les seigneurs de Lesmoal possédaient également des prééminences dans l’église.

La croix de mission dite « la chaire de Plounérin » est érigée par Stéphanie de Quelen, dame de Kerigonan et de Lesmoal en souvenir de son défunt mari en 1861 selon l’inscription de la face nord du socle où l’on peut lire « Croix de mission fondée par Madame la Vicomtesse Le Corgne 1861 ». Cette chaire octogonale est ajourée sur sept côtés de baies en plein cintre à balustres et entablement mouluré, avec entrée au nord, dans laquelle est érigé un soubassement mouluré portant deux socles carrés ornés de statuettes dans les angles, surmontés d’un long fût de section circulaire et d’un Christ sur une croix à écots coiffé d’un titulus et d’une couronne.

Origine et histoire

La paroisse actuelle de Plounérin est créée en 1425 et de l’église de cette époque il ne reste rien mais le 12 octobre 1679, les commissaires décrivent cette église des XVème et XVIème siècles de la façon suivante « Les armes des familles Bruillac, Meur, Menou, Quelen, Hemeury, Kercabin, Le Rouge, Kergariou ou Kerepol Dans l’aile sud du faux transept de l’église du XVème siècle, il y avait la chapelle de Bruillac suivie de la chapelle de Sainte Anne dite aussi la chapelle de Lesmoualc’h formant la première travée du bas côté et éclairée par deux verrières. La chapelle suivante du bas côté était dédiée au Rosaire et appartenait aux Le Rouge ».

L’église possédait un chevet à noue multiple de type Beaumanoir, daté de 1503. Après l’agrandissement de la paroisse (au-delà du Yar) l’église jugée probablement trop petite ou trop vétuste est reconstruite en 1686. En 1758, une lettre du prêtre Guerson à Mademoiselle Quermarquer signale le mauvais état des chapelles dans l’église.

L’église actuelle est construite entre 1873, date de la souscription (sous le pontificat de Pie IX selon les armes sur la façade ouest) et 1887, d’après les plans de l’architecte Alain Lageat de 1868, par François Thos maçon, Julien, Pierre et Joseph Thoz tailleurs, Pierre le Corre menuisier, François Guillou carrier et Jean Pierre Kirzin carrier.

Alain Lageat architecte et entrepreneur de Lannion a réalisé les plans des églises de Plestin les Grèves en 1832, de Tonquédec en 1835, de Buhulien en 1840, de Ploezal entre 1841 et 1858 et de Trébeurden entre 1849 et 1852. Il s’est inspiré de l’église de Plounérin pour réaliser les plans de l’église conventuelle de Bégard. Architecte départemental des Monuments historiques, il travaille avec Viollet Le Duc, dont il subit l’influence (médiévisme romantique) et assure la restauration de nombreux édifices en Côtes d’Armor.

La construction de la nouvelle église est financée grâce aux dons des commanditaires soient le vicomte Le Corgne (1799 à 1860) et Stéphanie de Quelen, sieur et dame de Kerigonan (1802 à 1887). Leurs tombes sont situées juste devant la croix de mission érigée par Stéphanie de Quelen en souvenir de son défunt mari. Leurs armes sont visibles sur un vitrail su choeur, au-dessus de la porte ouest et dans leur enfeu situé dans le bras sud du transept.

Le Corgne possède un blason « d’azur au lion léopardé d’or accompagné en chef de deux leurs de lis du même support deux lions au naturel » et une devise « spes et fortitudo » (espoir et courage), tandis que Stéphanie de Quelen possède un blason « burelé de gueules sur argent de dix pièces » et comme devise « En peb amzer Quelen » (En tout temps Quelen). Les commanditaires financent la nouvelle construction à hauteur de 15 000 Francs aidés par la paroisse pour 11 733 Francs et 7784 Francs en équivalent journées soit un coût total de 34 517 Francs équivalent aujourd’hui à 472 305 euros.

Les travaux de rénovations

Des malfaçons constatées dès le début du XXème siècle, obligent les conseils municipaux successifs à réaliser de nombreuses restaurations. Des premiers travaux ont lieu entre le 1er décembre 1919 et le 3 janvier 1920 avec une réfection de la façade ouest et du transept ainsi qu’une intervention sur la voûte du porche. En 1921, des travaux sont opérés sur la charpente des cloches. Entre 1949 et 1958, on note plusieurs interventions sur les vitraux en raison des mouvements de maçonnerie. En 1990, le beffroi en bois est remplacé par un beffroi en acier fixé à une dalle en béton armé coulée dans la chambre des cloches, transmettant ainsi les vibrations de la mise en volée. En 1986 et en 2001 les vitraux sont à nouveau restaurés. En 1992, 1996 et 2001 la toiture fait l’objet de réfection. En 2004, l’arrêt de la sonnerie des cloches, en raison de la fragilité du clocher, est décidé. Le 10 juillet 2007 un arrêté municipal impose la fermeture de l’église.

Pendant longtemps, on crut que c’était la fin pour l’église Saint Nérin. Elle fût fermée pendant quatre ans pour cause d’insécurité et le Maire condamnait l’édifice à la démolition car sa restauration était, alors, considérée comme trop onéreuse.

Cependant, il soumit un référendum à la population le 20 juin 2010 avec comme propositions la destruction ou la restauration du bâtiment. Malgré l’effort financier considérable demandé à la population en cas de restauration, celle-ci accepta et rassembla la somme nécessaire avec l’aide précieuse de Matthieu Venuat, délégué de l’Observatoire du Patrimoine Religieux.

Fort de cette première victoire, tous s’attaquèrent à un second combat, plus difficile encore... Établir un programme pour une nouvelle affectation des lieux qui soit complémentaire et simultanée à celle de la célébration du culte, mais aussi trouver l’argent pour restaurer l’église et préserver le patrimoine qu’elle représente. Il s’agit de la transformer partiellement en un pôle éducatif qui enseigne aux générations futures les métiers et techniques (qu’ils soient manuels ou artistiques) nécessaires pour la préservation du Patrimoine cultuel de Plounérin et par extension celui de Bretagne et même de la France.

A cet effet, ils contactèrent les universités de Quimper et de Lorient ainsi que la DRAC de Bretagne, tandis que Jean Claude Savidan, Premier ouvrier de France, maître en taille de pierre, habitant Plounérin, vient de prendre contact avec l’école de Quintin où il enseigne.

Les travaux ont commencé, avec la réfection de la nef. Alors que tout semblait être contre cette église, voilà l’exemple d’une belle réussite. Le Maire a annoncé la réouverture de l’église en octobre 2014 lors de l’assemblée générale des Amis de Saint-Nérin qui a eu lieu en septembre de la même année.

Statut et intérêt

L’église Saint Nérin se situe à proximité et en vis-à-vis de trois sites inscrits au titre des Monuments historiques :

  • Le soubassement de la croix de mission du quatrième quart du XVIème siècle,
  • Le manoir de Keraes pour le pignon, l’échauguette et le porche du XVIIème siècle,
  • La chapelle Notre Dame de Bon Voyage et son oratoire du XVIème siècle.
L’édifice, visible depuis la voie express RN 12, marque le paysage de manière évidente. Il est visible depuis l’ensemble de la commune. Il s’agit là d’un marqueur paysager indéniable. En ce sens il acquière une valeur symbolique forte aux yeux des habitants. L’aspect architectural et patrimonial de l’édifice représente un intérêt limité même si l’enclos de l’église présente un ensemble cohérent : église, cimetière (parcelle offerte par la commanditaire), oratoire, croix de mission et les tombes des deux commanditaires de l’édifice situées devant la croix de mission.

Cette construction s’inscrit dans un contexte architectural et administratif favorable à la construction de nouvelles églises remplaçant les anciennes devenues trop petite due à une explosion démographique grâce à l’essor de l’agriculture. De nombreuses églises sont construites ou reconstruites à cette époque dans le département soient 198 en Côte d’Armor, 766 en Bretagne et 934 en comptant la Loire Atlantique.

 Pour vous y rendre
Adresse
Rue de l'Église
22780 Plounérin
Coordonnées
GPS › 48.5676970,-3.5410120
Itinéraire
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